Qu’est-ce un sourcier ?

    Un sourcier est un être bien ordinaire. On a souvent parlé de « don », de « fluide ». Les écrits sur la question parlaient d’une faculté  offerte à 20-30% de la population. Ce que j’ai longtemps cru, jusqu'à ce que je lise l’expérience d’un professeur d’université américain. Celui-ci a voulu en avoir le cœur net. Il a pris ses 400 étudiants en début d’année, leur a fait essayer encore et encore et surprise, à la fin de l’année scolaire tous les étudiants « sentaient » quelque chose. Bien sûr, les réactions étaient très diverses, mais cette expérience nous permet de dire que tout le monde est sourcier ou du moins a les facultés pour l’être.
    Et là seulement, le mot don peut être nommé, car on est plus ou moins doué pour trouver des sources comme on est plus ou moins doué en mathématiques ou au saut en hauteur.
    On est plus ou moins réceptif. Baguette et pendule n’ont aucune vertu particulière, c’est le sourcier qui les met en action. Mais il admet forcément d’avance que sa baguette tournera.
    Le sourcier trouve la source quand il le veut. Le fait de passer sur une source sans la chercher ne provoque rien. Il faut une demande. La réponse  est alors amplifiée par un objet.
    Il y a de plus ou moins bons sourciers. Il faut de l’entraînement, une certaine confiance en soi. Nous verrons que pour débuter, il faut une certaine concentration afin d’acquérir un réflexe.

Qui peut donc trouver une source ?

Nous avons vu que théoriquement tout le monde pouvait trouver des sources. C’est une faculté humaine et peut-être animale. En effet, l’éléphant creuse avec sa trompe au bon endroit.
Pour les humains, il y  des dominantes : les jeunes, ceux qui pratiquent les arts martiaux à haut niveau, les aveugles, les chercheurs, ceux qui savent ce que se concentrer veux dire.
Le cerveau semble jouer un rôle important. Un vieux sourcier est venu me voir un jour et m’a dit qu’il ne trouvait plus les sources depuis qu’il s’était fait opérer du cerveau.
L’héridité peut jouer dans la même mesure que l’héritage des facultés intellectuelles ou physiques. Mais le père bon footballeur n’aura pas forcément un fils bon footballeur. J’ai une seule sœur qui est une bonne sourcière. J’ai 4 enfants, 2 seulement sont bons sourciers.
Quand j’étais en primaire, mon père allait souvent trouver des sources. Cela se passait en général le dimanche. Mais quelquefois en semaine, il passait à l’école, demandait à l’instituteur s’il pouvait m’emmener, me mettait sur son vélo et nous allions ainsi dans les fermes trouver des sources. Je ne pense pas qu’aujourd’hui un instituteur laisserait ainsi partir un élève, mais j’avais de bonnes notes et il s’agissait d’un service. En effet, il n’y avait pas à l’époque l’eau courante et souvent les fermiers allaient chercher de l’eau très loin et ceci depuis des siècles. Ils étaient heureux de pouvoir avoir un puits sur place. Il y a eu à l’époque un encouragement de la part des autorités et des prêts ont été octroyés à tous ceux qui voulaient avoir de l’eau chez eux.

  Instruments dont se sert le sourcier.

    Ces instruments que nous pourrions qualifier d’amplificateurs sont très divers. Mon préféré est la baguette. Nos anciens disaient la « baguette de coudre ». Le coudre désignait en patois le coudrier, autrement dit le noisetier. La baguette est une fourche dont les deux brins font de 15 à 50 cm , dont l’angle entre ces brins fait environ  60° et dont le point d’attache  est assez résistant et pour ce faire cette attache fait environ 5 cm. La matière importe peu , ce peut être du bois bien sûr, mais aussi du métal, du plastique...,  pourvu que les brins soient flexibles. Dans ces matières la liaison des deux brins est soudée ou le plus souvent liée avec de la ficelle ou du fil de fer. Alors pourquoi les anciens imposaient leur baguette de coudre ? Pour plusieurs raisons : parce que le bois est la matière la plus facile à trouver (un sourcier a toujours un couteau dans sa poche), parce que dans le noisetier on trouve facilement ces fourches de bois et parce que le bois de noisetier est relativement lisse et souple. Mais il m’arrive de prendre une autre essence de bois, par exemple du chêne.
    Comment tient-on cette baguette dans les mains ? Chacun est libre. La position que je préfère est celle-ci : je tourne mes paumes vers le haut et prend une branche dans chaque main, la baguette étant vers le haut. Je serre bien chaque branche et j’écarte légèrement les deux branches de telle sorte que la baguette puisse pivoter vers le bas. Faites l’essai à froid. Rappelez-vous ce que j’ai dit plus haut : c’est bien vous qui ferez tourner la baguette, donc il faut qu’elle puisse tourner. Chez certaines personnes, la baguette tourne vers le bas en passant vers le corps et non en avant ; ceci n’a aucune importance . La position des mains que j’ai indiquée demande un peu de souplesse. Certaines personnes ont du mal à mettre leurs paumes ainsi. Je leur conseille donc de prendre simplement les brins entre le pouce et l’index. Certains enfants prennent tout simplement chaque brin à pleines mains. 
baguette
   
    L’autre instrument très connu est le pendule. Qu’est-ce un pendule ? C’est un poids accroché à quelque chose de flexible. Donc théoriquement le pendule de physique : un poids accroché par un corps flexible de poids négligeable. J’ai toujours avec moi le pendule métallique de mon père. Il est composé d’un anneau que l’on peut accrocher au doigt. De cet anneau part une chaînette d’une quinzaine de cm et au bout de laquelle pend une sorte de cône tourné vers le bas. Ce cône pèse environ 50g. Ce pendule avait été acheté par mon père. Il en existe une multitude de sortes dans la forme et dans la matière. Citons l’or, l’argent, les pendules avec « témoins » à l’intérieur desquels on met le produit recherché.

pendule
    Toujours dans ma quête de démystification, je m’efforce de fabriquer mon pendule devant les personnes qui me regardent. Je prends donc un bout de ficelle de cuisine (ou autre) que j’attache à un caillou ramassé par terre. Je fais une démonstration avec ce pendule improvisé et je conclue :  « Si vous avez de l’argent à perdre, achetez un pendule en or ou en argent, sinon faites comme moi, le reste, c’est du cinéma ».
     
    Nos anciens utilisaient leur montre gousset qu’ils avaient dans la petite poche du pantalon. C’était un pendule idéal avec la chaînette et le poids qui était la montre.
    Comment tient-on ce pendule ? S’il s’agit d’un pendule de commerce, on peut donc enfiler l’anneau dans l’annulaire et serrer la chaînette entre le pouce et l’index. S’il s’agit de mon pendule improvisé, je fais quelques tours de ficelle autour de l’index et je serre le bout qui descend entre le pouce et l’index. Comme pour la baguette, il faut être à l’aise. Le gaucher se sert naturellement de sa main préférée ; il n’y a pas d’ondes néfastes dans la main gauche. Mais combien a-t-on dit de sottises de cette sorte par bêtise  ou par méconnaissance ?
    Ces deux instruments sont les plus utilisés. Il en existe bien d’autres. Citons les « L » de métal ; ces deux « L » tenus dans chaque main ont une branche tournée vers l’avant. Ces branches se rejoignent quand l’opérateur passe sur la source. Citons l’instrument composé d’une branche de bois à laquelle est accrochée un pendule et un autre composé de deux morceaux de bois.
autre instrument
    Mais ces instruments ne servent qu’à « amplifier » un mouvement et de ce fait à le rendre visible. Là réside tout le problème.
En fait le sourcier peut se passe de ces instruments. J’ai par exemple essayé de trouver des sources avec la main en avant, avec comme « convention » : la main tremblera sur les sources. Il m’a fallu beaucoup de concentration et les résultats ont été corrects (vérifiés après coup avec ma baguette).

 
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